
That’s why it immediately raised my interest when I first heard they had been commissioned to design the future YSL museum in Marrakech. Years passed, renderings surfaced, but the museum had yet to open, in web-time, it felt like an eternity to me. When it finally did this fall, I thought to myself again I had to go there and see it for myself. And you know what, this sounded like a pretty attainable fantasy, so I did!
I had read it was of modest proportions, and it’s sort of true, it is rather imposing from the outside, but in the end it is actually a rather small museum, nothing like the juggernauts institutions we’ve come to expect every time somebody says “brand new museum”. I was a tad disappointed of course, since I would like to see an entire compound designed by the Studio KO, but let’s try to be objective and still admit that, yes it is small, but also really beautiful.
From the outside it offers a serene yet opaque figure, two soft horizontal lines, one pale pink and the other of the softest terracotta tone. Up close it’s the brick patterns that impress, an understated and intricate work which makes every curve of the building mesmerizing. When you finally enter, it is to find yourself in a circular courtyard that plays the role of an antechamber with at its center a sleek headstone marked with the YSL logo. The architects are claiming that they didn’t want the place to look like a mausoleum, yet it’s hard not to notice the common threads with ancient tombs, hard not to think of the pyramids with a building deceptively simple from the outside, whose interior spaces seems to hold only a loose relation with its exterior shape, and more importantly which you exit with the impression you haven’t seen all it had to offer (a good hunch when it comes to pyramids). The references to traditional Moroccan architecture are here too of course, in the palette and materials first, but also in the colored windows, in that blind façade that keeps the inside hidden from view.
The permanent exhibition is set in a single large room and is a bit of a “greatest hits” view on Saint Laurent’s oeuvre. The space is plunged in the dark and the architecture disappears completely here, the scenography is excellent though and allows one to, one more time, be moved and impressed by the man’s work. It leaves you wanting to know more and see more, which is probably the better move. In comparison, I kept thinking of the Archaeological Museum of Athens where they have a whole floor of black-figure Greek vases, which in contrast leaves you a little discouraged and tired instead of dazzled, had it been a lot more edited.
The temporary one was on Jacques Majorelle‘s paintings and drawings of Morocco, which I only knew by name before that. Here also, the scenography and especially lighting was masterful, elevating the work to an impressive level of immersion. It left me both inspired to try and find a way to show the country’s undeniable beauty and energized to draw myself.
Right next to the new museum, on the same block really, there’s the famous Majorelle garden and the Berber museum (which I had visited on a previous visit), which means that the three of them form a sort of a complex. Seeing them as a group surely helps justifying the size of the new museum, making it more like a modern annex to the existing one.
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Musée Yves Saint Laurent Marrakech, rue Yves Saint Laurent. 10am-6pm closed on Wednesdays
There are two distinct ticket lines for the Marjorelle garden and the new museum, be sure to wait at the right place.
The museum is the new town, so if you’re staying in the Médina you’re looking at probably 40 minutes of walking. Most people would advise you to take a taxi but I beg to differ and felt it was a much more better deal to walk and discover off-the-beaten path neighborhoods instead of being ripped off one more time by a taxi driver…
Quand il a été annoncé que le studio avait été choisi pour dessiner le futur musée YSL à Marrakech, j’ai su que c’était un projet que j’allais suivre avec intérêt. Les années ont passé, les projections 3D ont suivi rapidement, mais le vrai musée, lui, se faisait attendre, à l’échelle de la temporalité fugace du web, tout cela me semblait une éternité. Quand l’inauguration a finalement eu lieu un peu plus tôt cet automne, j’en ai profité pour décider qu’il était nécessaire que je le voie par moi-même. Une fois n’est pas coutume, il s’agissait d’un souhait relativement atteignable, et quelques semaines plus tard, sous ce soleil d’hiver dont Marrakech a le secret, je me tenais devant le bâtiment tant attendu.
J’avais lu que le musée était de proportions relativement modeste, et quelque part c’est vrai, même si il est relativement imposant vu de l’extérieur, il s’agit in fine d’un relativement petit espace, rien de comparable avec les volumes gigantesques qu’on a tendance à attendre ces temps-ci dès qu’un architecte signe un nouveau musée. Je ne cacherais pas ma déception au vu de sa taille, mais suis-je vraiment objective, puisque je rêve tout haut d’un village entier dessiné par le Studio KO? Oui, il faut avouer qu’il est plutôt petit, mais il est aussi très beau, ce qui doit bien compter pour quelque chose.
De l’extérieur, il offre une silhouette sereine mais opaque, qui se dessine de loin comme deux lignes horizontales superposées, une terracotta et l’autre à peine rosée. Quand l’on s’approche, ce sont les motifs dessinés par les briques qui impressionnent, un travail de géométrie discret mais complexe qui a le don de rendre chaque courbe hypnotique. Quand on pénètre enfin dans l’enceinte, c’est pour arriver dans une cour circulaire qui joue le rôle d’antichambre. En son centre, une dalle aux allures de stèle gravée du logo YSL. Les architectes ont beau se défendre de la référence au mausolée, il est pourtant difficile de pas voir la connexion avec une tombe antique, difficile de ne pas penser aux pyramides, sculpturales et faussement simples vues de l’extérieur, et dont les intérieurs ne semblent avoir que peu de relation avec leur enveloppe externe. Comme pour elles, on sort ici avec l’impression de n’avoir vu qu’une fraction du bâtiment (une intuition qui se révèle être la bonne dans leur cas). Les références à l’architecture marocaines sont là aussi, bien sûr, dans la palette et les matériaux, mais aussi dans ces fenêtres aux verres colorées et dans cette façade aveugle qui ne laisse rien deviner de son contenu.
L’exposition permanente a pour théâtre une grande salle unique et a des allures de grand best-of de l’oeuvre de Saint Laurent. L’espace est plongé dans l’obscurité et l’architecture disparaît ici complètement, la scénographie, elle, est excellente et permet de se laisser émouvoir et impressionner à nouveau par le talent du maître. On en sort avec l’envie d’en voir et d’en savoir plus, ce qui est probablement le but recherché. En guise de contre-exemple, je ne pouvais m’empêcher de penser au musée Archéologique d’Athènes où un étage entier est rempli de somptueux vases à figures noires, et dont on sort plus désorienté qu’ébloui, faute d’une sélection plus serrée.
L’exposition temporaire, elle, est consacrée aux peintures et dessins du Maroc de Jacques Majorelle, que je ne connaissais que de nom avant cela. Ici aussi le travail de scénographie, et particulièrement celui de l’éclairage est d’une grande sophistication, sublimant complètement les travaux et rendant l’expérience étrangement immersive. J’en suis sortie énergisée à l’idée de trouver moi aussi une façon de montrer l’indéniable beauté du pays, et plus que jamais tentée de vraiment me remettre au dessin.
Juste à côté du musée, sur le même bloc en réalité, se trouvent le désormais célèbre Jardin Majorelle et le musée Berbère (nous n’y sommes pas retournés, car je les avais déjà visités), à eux trois on peut dire qu’ils forment une sorte de complexe. Si on les envisage vraiment comme un tout, alors la taille de ce nouveau musée fait un peu plus sens, et celui-ci devient une annexe contemporaine du bâtiment historique.
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Musée Yves Saint Laurent Marrakech, rue Yves Saint Laurent. 10h-18h fermé le mercredi
Les files d’attente pour le Jardin Majorelle et le nouveau musée ne sont pas au même endroit, vérifiez-bien que vous êtes au bon endroit.
Le musée de trouve dans la ville nouvelle, ce qui veut dire que si vous êtes dans la médina il vous faudra sûrement une quarantaine de minutes pour y arriver à pied. La plupart des gens vous conseillerons donc de prendre un taxi. Personnellement j’ai grandement préféré l’option marche, qui permet d’explorer des quartiers hors des sentiers battus, à l’option taxi qui, elle, garantie de se faire une fois de plus arnaquer !